Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
EMMILA GITANA
Visiteurs
Depuis la création 1 630 566
Newsletter
Archives
21 février 2017

UGARITICA

Au bout de mes doigts je détiens
ces blancs oiseaux cunéiformes
mon souffle mon amour mon désir voyageur
ces oiseaux effilant le loin
fortuits & brefs dans l'incessant
combat du feu & de la mer
ces moments d'ailes donnant ciel
à mes mots
insoucieux de moi
lointains déjà
comme les vagues & le vent
& miens oh rythmiquement miens

 

Dans la cendre & le sable
à ce delta du temps
Alasia Samara
appelant de leur nuit
la source
que nous serons peut-être

 

Creusant ameublissant le sens
trembler de ne sauver
l'insignifiant
Arracher à leur mort
lacunaire
hommes & dieux leurs noms
érodés
Rallumer ce soleil
oxydé qu'ils déclineront
dévastant de désert en désert
toutes les nostalgies
sur des chemins inusités
qui ne sauront que partir

 

O bateliers du Siyannu
vous marins mangeurs d'Infini
rapportez-nous l'abécédaire
de tous les peuples de la mer

 

Ensevelie sous quelques lettres
le visage l'âme lissée
par une Phénicie de songe
elle vient d'un silence
de quatre millénaires
juste à temps pour sauver
ce moineau tombé dans décembre

 

O vaisseaux O jardins
Soir où s'abattent les oiseaux
Flou d'élégie sur le bassin
Le même insecte tarde
à mourir sa mort circulaire

 

Site d'étoiles de beauté
Ici l'été s'exalte
Le poème sent battre
ses sèves jugulaires

 

.

 

RAYMOND FARINA

Extrait de Archives du sable, Ugaritica,
Editions Rougerie, 1982

 

.

 

 

Charles Gleyre2

Oeuvre Charles Gleyre

 

Commentaires
EMMILA GITANA
Tags
Derniers commentaires