FRANSKA
Franska est morte !
La nouvelle attristera certains, réjouira d’autres. Une voiture, mon Dieu que c’est bête, l’a percutée à vive allure sur la nationale 21, juste après Lourdes. Pas de miracle, la bête n’en a pas réchappée. Gageons que l’animal n’a pas souffert. Il était 6h30. Du coup, le débat de la réintroduction de l’ours est relancé. Déjà l’an dernier, souvenez-vous, une femelle, qui répondait au doux prénom de Palouma, s’était tuée en glissant d’un rocher, jamais elle ne fut remplacée.
Je suis en colère.
Le problème majeur que rencontre les éleveurs de moutons est authentique. Mais ne cache-t-il pas la forêt ?
En fait combien de troupeaux sont laissés dans des pâturages sans berger pour les surveiller ? L’homme absent, pour des contingents économiques - traduisez profits-, l’ours arrive et peut, en toute liberté, faire ses massacres. (Pour de nombreux éleveurs cela coûte cher de payer quelqu’un à plein temp. Le prix des produits nés de la vente de l’élevage d’ovins est serait majoré. Ils en deviendraient non concurrentiels et puis, ne pas avoir de berger, cela permet d’avoir beaucoup plus de bêtes par éleveur puisque sur plusieurs herbages ! C'est pratique !) Donc la première solution serait de trouver comment financer une protection humaine du bétail. Celle-ci éloignerait les ours. Si la Communauté Européenne souhaite aider à la réintroduction de l’ours dans le massif des Pyrénées, il convient de trouver les moyens économiques afin de favoriser les éleveurs. Cette astuce les aiderait garder leurs bêtes. Cela sans doute donnerait des emplois de proximité.
Ensuite, si on veut vraiment réintroduire les plantigrades dans leur biotope naturel, il ne faut pas les introduire comme l’on si prend actuellement. Il ne faut pas hésiter en faisant des lachers plus médiatiques qu'efficaces. Les études vétérinaires l’affirment, il serait mieux de lâcher une trentaine d’individu à la fois afin qu’ils puissent vraiment se reproduire et donc repeupler ensuite ces belles montagnes que leurs ancêtres habitaient. Ces bêtes, bien plus nombreuses qu'actuellement, vivaient harmonieusement avec les bergers d’alors et leurs chiens qui protégeaient les moutons. La méthode est vieille, certes, mais elle a fait ses preuves, autrefois.
- Voyons Pierre, dans quelle époque vis-tu ? La France n’est-elle pas un pays moderne ?
- Si bien sûr ! Seulement ce n’est pas parce qu’une méthode est ancienne qu’il faut l’oublier,non ? Surtout si elle a fait ses preuves. Je vis dans une France moderne, oui je le sais ! Pourtant mon pays, celui dont je rêve, est fait de modernité et d’utopie.
Adieu donc petite Franska, quand tu la verras, donne de ma part une caresse à Palouma et dis-lui que sans vous deux libres dans la nature, j'ai un peu plus honte d'être humain.
Pierre Clavilier