OMBRA MAI FU
pour Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
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Il y a des âmes qui font grandir les pays
Oui, combien d’âmes, pour faire une seule et une grande Âme ?
Je m’en vais voir les ombres, — ombres sans nombre.
Que serai-je sans toi… Tu dis : « Toi — mon soleil !»
Nos branches sont mêlées,
Philémon et Baucis, même nos ombres se croisent, colombes de nos rires.
Ombre, suis ton ubac ! Âme, je suis ton adret !
— Ombre, jamais ne fus. Ombre non, mais soleil.
Ombre de ton ombre ne fut, jamais esclave.
Car ni loup par mon sang, ni ton loup adoré.
Jamais ombre ne me fut plus chair, ni plus douce…
Le temps est aux hommes de paille, faces de caoutchouc.
L’heure est aux hommes-doubles et doubles sont les âmes.
Des âmes, ombres-doubles, des ombres effrayées.
— Des âmes de vent, en allées parmi les ombres.
Si peu nombreuses sont les Âmes. — Les Âmes de lumière.
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SERGE VENTURINI
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Oeuvre François Boucheix