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EMMILA GITANA
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4 mai 2011

VENT ET DEBRIS

Il cherchait le vent dans les plus petits détails du paysage, il l'attendait au coin des bois, le guettait derrière les murs et les haies, le suivait le long des ruelles. Il soulevait les pierres du chemin pour le surprendre.
Il voulait rabattre vers lui le moindre courant d'air, recueillir le plus petit frémissement qu'il sentait battre dans les feuillages. Le bruissement des herbes au bord des fossés faisait naître en lui le désir de tout emporter.
Une fois reconnu, il savait garder le vent sur lui, dissimulé dans les doublures de ses vêtements ou confondu avec les plis d'une écharpe. Loin des regards, il l'agrafait parfois entre deux feuilles de papier et serré sous son bras il l'emportait vers un lieu sûr.
Là, il le disposait devant lui et d'une main dessus une main dessous il savait en saisir les formes et les mouvements, en retenir les contours et les déchirures.
Il recevait les coups, les rafales, les bourrasques, il les sentait vibrer en lui.
Il reconnaissait enfin les saveurs d'un vent sans mémoire qui passe d'une parole à l'autre sans jamais rêver de sa chute.

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GEORGES DRANO

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dessin_d_un_homme_dans_le_vent_de_la_vie

Oeuvre GAL

 

 

Commentaires
G
Est-ce une idée de la liberté ou de la possession?<br /> La liberté de posséder, sans que personne ne puisse nous voler notre bien, puisqu'il fait partie de soi?. Oui, plutôt.<br /> Un drôle de secret, quelque chose qu'il ne viendrait àl'idée de personne d'autre de posséder. Le bonheur de posséder quelque chose qui n'intéresse personne. Et, en cela, le bonheur.
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EMMILA GITANA
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