12 juin 2023
ANNA MARIA CARULINA CELLI, POEMES ...Extrait
Mieux vaut les doigts du vent
.
Qui te mènent en bateau
.
Par les cheveux vaguant
.
Que les épaves de bois mort
.
Comme des taches d'encre sur la page
.
Où tu jettes les poèmes d'un meilleur sort
.
Echoués sur les bords de la plage
.
D'un lit trop grand ouvert
.
Tu ne saurais en faire les fagots de chaleur
.
Dont au plus fort de l'hiver
.
Il te faudra nourrir ton coeur
.
Mieux vaut le panache du torrent
.
Qui t'attache à ses rubans blancs
.
Te retient en courant
.
T'arrache à la fois des frissons et des rires
.
Que ces mornes visages qui ne respirent
.
Que par gémissements et soupirs
.
C'est par la mer qu'arrive le malheur
.
Par les rivières, l'amorce de l'apesanteur
.
Mes sommeils marchent sur l'eau
.
Mes songes sautent sur les pierres
.
Et moi, je dors la fenêtre béante
.
Au creux de la main, une petite lumière
.
Pour la traversée des vestibules clos
.
Au bout des chemins noirs chante
.
La note d'une rafale rasant une lame
.
Le cri perçant du poignard couvert de sang
.
Mieux vaut le tremblement de l'âme
.
Que le rouge à lèvres fardant le désir absent
.
Du vent ! Du vent !
.
Je vis avec un oiseau en cage
.
Un oiseau d'un bleu plumage
.
Qui me ressemble, m'assemble
.
Pour lui, chaque soir, je f.ais tomber le toit
.
Jusqu'à ce que mon corps tremble
.
Que le vent m'ôte d'un poids
.
Qui me mène en bateau
.
Par les cheveux vaguant
.
Au grand large de ses chevaux
.
Avant de revenir à l'irréel
.
De la toile d'araignée
.
Des enfers artificiels
.
.
.
.
.
ANNA MARIA CARULINA CELLI
.
.
.
.
.
Commentaires