Que sur la plage enfin apaisée,
Ce matin, quelques bois flottés
Dormaient sur le sable séché.
Ces bois arrachés aux forêts,
ont bien des voies empruntées
pour se retrouver ici ensablés.
Bois de chapelles, bois vénéré,
Bois de pillage, bois chapardé,
Bois de chaloupe, bois navigué,
Bois de rafale, bois envolé,
Au Mouré Rouge alors abandonnés,
Ici se laissent toucher, ramasser,
Et déposer dans le cabas puis porter
A l’atelier pour y être apprêtés,
Déjà par le sel et l’usure lustrés.
Le Mistral a tant soufflé,
Au bord de la méditerranée,
Que sur la plage enfin apaisée,
Ce matin, quelques bois flottés
Dormaient sur le sable séché.
De ces formes par la nature nées,
Sculptées dans l’eau et ballottées,
Limées contre les rochers et bercées,
peaufinées par le grain tamisé.
Bois flottés, bois d’été
Voyageurs des mers pétrolées,
Azurés par les lessives répétées,
entre le ressac et les cavités
des criques lourdement frappées.
Entre les galets, une fois déposés,
Des îles de Lérins partiront naviguer,
Au gré des ventadins légers.
Le Mistral a tant soufflé,
Au bord de la méditerranée,
Que sur la plage enfin apaisée,
Ce matin, quelques bois flottés
Dormaient sur le sable séché.
Bois flottés au soleil torturés
Blanchissez encore imbrûlés
Des flammes de l’été,
Exhalez le parfum de la méditerranée,
Des filets remontés,posidonies séchées,
Odeur mêlée d’ambre et de sel évaporé.
Mêlez vous aux oursins échoués,
Aux coquillages et objets trouvés,
Frottez vous aux barques engravées,
Aux flotteurs en liège des lignes brisées,
Pour que votre splendeur soit magnifiée
Quand en un objet elle sera transformée.
ROSALIE