REVERIES BUCOLIQUES

En flânant sur la route qui sillonne les paysages superbes du Razès et de la Malepère, j'éprouve toujours le même émerveillement devant la vision de ces mosaïques de terres fertiles et de vignobles luxuriants, véritables patchworks de couleurs et de formes. 

Le fil des saisons s'écoule doucement, de la vigueur naissante du printemps à l'austère dénuement de l'hiver, mais dans mon Pays Cathare, quelque soit la saison, l'horizon est toujours aussi beau.

L'euphorie du printemps, de sa vivace exubérance sublime Mère Nature.

Chaque arbre, chaque buisson, chaque futaie, chaque prairie voit s'éveiller la vie avec ravissement.

Et les précieux bourgeons éclatent ça et là dans une profusion de nuances de verts.

Les arbres dénudés se vêtissent de feuilles, veillant sur l'éclosion de leurs premières fleurs. Les verts pâturages s'habillent de couleurs.

Le jaune lumineux des fleurs de colza attire le regard, beaux éclats colorés jetés là au hasard.

Quand s'avance l'été et que vient l'abondance, l'or éclatant des blés bercés par les vents chauds, ondulent comme les vagues d'une mer végétale.

Les tournesols géants aux fleurs jaune d'or tournent délicatement leurs immenses corolles, pour s'offrir ardemment à l'astre rayonnant.

Le rouge flamboyant des gracieux coquelicots émaille les talus où ils ont pris refuge, chassés des champs de blé par la main même de l'homme.

L'atmosphère est suave et l'air parfumé, le temps s'est arrêté au vol d'un bourdon. Le ciel immaculé se nuance d'azur, accueillant dans ses bras l' envol d'un oiseau.

Tout ici n'est que beauté, harmonie et quiétude.

Quand l'automne s'immisce au coeur de ma campagne, la verdure des vignes se jaspe de teintes jaunes, orangées, mordorées, cramoisies.

Vient la mélancolie, je sens intensément que l'hiver se faufile, silencieusement, à pas feutrés.

Alors Dame Nature, grisée de sortilèges s'endort, pour encore et toujours renaître au printemps, enfin libérée de son joug hivernal.

                                             MURIEL FAURE

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