RENE CHAR
Il y eut le vol du Temps durant des millénaires, tandis que l'homme se composait.
Vint la pluie à l'infini; puis l'homme marcha et agit. Naquirent les déserts; le feu s'éleva pour la deuxième fois. L'homme alors, fort d'une alchimie qui se renouvelait, gâcha ses richesses et massacra les siens. Eau, terre, mer suivirent, cependant qu'un atome résistait. Ceci se passait il y a quelques minutes.
Détesté du tyran quel qu'en soit le poids. Et pour tout alpage, l'étincelle entre deux flammes.
(...)
Le présent-passé, le futur-présent. Rien qui précède et rien qui succède, seulement les offrandes de l'imagination.
Nous ne sommes plus dans l'incurvé. Ce qui nous écartera de l'usage est déjà en chemin. Puis nous deviendrons terre, nous deviendrons soif.
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RENE CHAR
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