21 août 2020
LA PARENTELE
" Je me suis fait la belle
et maintenant je danse parmi les hautes herbes
avec le doux vent chaud du sud
les grillons crépitent dans ma tête
Je me suis teint les yeux en noir
en contemplant le soleil du mois de mai
Un orage de révolte m'a déchiré le coeur. "
A. C.
.
Je suis désormais mon père ma mère
mes grands et arrières-grands parents
Je suis tous mes aïeux d'ici ou d'ailleurs
recyclés dans les cellules passagères de ma chair
jaillissant avec les sources de mon sang
battant les tambours brûlants en exil de l'existence
je suis cette invérifiable famille aux racines profondes
revenue des fins fonds de la nuit des temps
Je connais tous ces millions de visages
qui m'ont donné la vie transmis l'énigme de la mort
tous ces êtres dont j'ai retenu les gestes quotidiens
leurs labeurs leurs liesses et souffrances
leurs doutes leurs larmes leur confiance
je les entends murmurer confondu au silence
leurs clameurs leurs refus leur humilité de terriens
avec des mains fraternelles ils ont oeuvré
ils ont résisté guerroyé fais l'amour enfanté
Ils ne se posaient pas nos absurdes questions
ils faisaient ce qu'ils avaient à faire ni plus ni moins
tant qu'ils ne pouvaient pas faire autrement
sans s'affaisser contre la tourbe des illusions
ils savaient les chants de la rivière les émois de la forêt
ils labouraient les nuages inventaient des heures miraculeuses
qu'on leur foute une fois pour toutes la paix ils ne demandaient rien à personne
.
.
.
.
.
ANDRE CHENET
.
.
.
.
Commentaires