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EMMILA GITANA
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6 novembre 2007

AU PRESENT DU MONDE

Au commencement qui est dans toute fin

à l’espoir en tout commencement

aux longs quais sombres de l’absolu

à toutes les choses évanouies

à ton regard où s’est réfugié l’instant

à la nuit qui est un acte, à la lumière

à la vertu des lignes nues

à l’étranger qui marche vers le fleuve

à celle qui dort seule dans ses veines

au glaive du temps qui te prête sa mort

à ta seconde naissance

au lieu longtemps cherché

avant que de songer au seuil

au poète qui crée son propre monde,

à qui offre une image à la vie

à ceux qui dans l’obscure apprennent l’éclat

aux soleil aux chèvrefeuilles de l’enfance

au langage des étoiles qu’allume le soir

à la lune qui se noie dans la citerne du ciel

à ce que le temps sculpte d’un visage

à la femme brune dans la déraison des miroirs

à toute vraie rencontre

à l’insaisissable en toi

à qui le premier oubliera l’autre

à la beauté de ce qui en nous demeure

à ce que je cherche de l’autre côté des mots

à la main qui se posera sur ta main

à ceux qui naissent dans des pays en guerre

à la pierre de lune sertie dans mon cœur

aux jardins enchaînés à mes paumes

aux fruits abandonnés dans la mémoire des arbres

à tous les points cardinaux

aux nouvelles de mort que diffuse la radio

à la deuxième vie du poème, qui le renouvelle

à ceux que le temps entraîne hors du temps

aux suicides de la lumière dans des vases de cendres

aux remparts de ma ville délaissée par la mer

à ceux qui, l’ultime porte franchie, viennent

partent et n’ont pour patrie qu’un chemin

à l’infinie distance entre le seuil

et ce qui ferait un lieu acceptable

aux lettres d’amour que personne ne reçoit

aux êtres et aux choses que je nomme

à ceux qui résistent à la prose du monde

à qui prend soin de la terre de l’arbre de la pierre

aux raisons que chacun a de vivre et de mourir

à cet automne où tu apparus à mes étés

au dialogue silencieux des saisons

aux blessures qui rongent nos écorces

aux paroles que ne dément pas le regard

aux voyages à la frontière de l’inconnaissable

aux chemins qui tous ramènent au même lieu

à ceux que j’aime, à ceux que tu n’aimes pas

à tes yeux grands ouverts sur le soleil de juin

à la poésie qui nous fait humains

et embrasse l’espace et le temps

dans le poing fermé du monde

Amina Saïd

Au présent du monde

Agouim_23

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