TAZRIWIN...(COLLIERS)
De sa passion, mon amour a filé tant de colliers
Elle a offert tant d’estompes argentées au foie, au cœur et m’a ensuite achevé
Me fixant de regard, les cils d’un faucon friand de sang
Je l’ai suppliée afin qu’elle baisse les yeux; elle a rajouté son plumage
J’ai donc accepté mon sort et lui suis soumis !
Ô beauté! Quoique tu désires, soit-il sur la Lune
Je me fraierai un chemin parmi les nuages jusqu’aux cieux lointaines
Je ferai ainsi des escaliers pour satisfaire mon désir
Peu m’importe Hmad Unamir s’il s’est envolé à l’Empirée
Aucun souci pour Unamir qu’il vive ou qu’il périsse
Mon calvaire est plus affreux que le sien, je l’ai supporté !
Souffrance est mon lot: celui d’un mort-vivant
Dilemme d’un mal-aimé: ni adulé ni vraiment délaissé
Écrase-moi ! Mouds-moi ! Et mets moi avec du Henné au tatouage de tes pieds
Ô Leïla! Tu as rendu tant de personnes
Fous de ton amour, malgré eux
Que de Qaïs, Nom de Dieu, nul n’est épargné
Ne voilà-t-il pas un pauvre bougre qui pleurniche et qui m’apostrophe:
"L’amant n’est-ce pas, c’est ici et nulle part qu’il doit être ?"
Si je ne le vois jour après jour, le jour me semble ne guère passer
En sus, à quoi bon les retrouvailles si elles ne ramènent
La goutte à la goutte. Les plaintes se mêlent aux paroles.
Ô, raison lacérée de taloche collée de ta passion
Je ne te souhaite guère, mon amour d’être châtié.
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ALI CHOUHAD
Traduction de Farid Zalhoud
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