Dédié à Tourterelle et à Kendor
O sable doré quand l'astre brûlant cuit mes entrailles
O sable mordoré lors ma parole bariolée fuit la rocaille
Y a-t-il plus austère errance que celle de ma marmaille
Sourde à mes sages propos incarnant la basse canaille?
O scribe assis en boudeuse griffonnant oiseuse sagesse
O pauvre de moi errant muet aveugle sourd à la tendresse
Y a-t-il un aussi sévère supplice que le mien sans largesse
Vacuité fatuité futilité absurdité est ma vie sans finesse ?
O désert qui fut mien jadis disert abondant de prophétie
O infini malheur où rien ne vit où prospère toute facétie
Y a-t-il une aussi âpre amertume que celle que j'avale ici
Moi qui fut abeille d'antan butinant sur la rose et le lys ?
O monde du silence où je me meurs où rien ne vaut rien
O mutisme monumental où je demeure si léger si aérien
Y a-t-il un aussi dur destin que ce fatal sort qui est mien
Moi qui adorais les poètes troubadours et les bohémiens ?
FARID MOHAMED ZELHOUD
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