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EMMILA GITANA
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13 décembre 2023

NE DE LA DECHIRURE

 
On passe sous le ciel comme on passe sous une porte, on entre dans le bleu, comme on confie sa voix au vent, aux écailles rugueuses de son haleine, ses pas aux terres enneigées où il faut s’inventer un chemin. On attend que s’usent les mots sur l’arête vive du jour, que leur mince fagot se consume, entre deux lames de lumière, sur l’éclat ébloui des pierres. Le bleu lisse ses ailes alors au sourire de l’air, remet ses psaumes insoucieux à l’eau qui, continûment, se faufile entre soif et oubli. On entend seulement craquer l’écorce du silence, on est devant une fenêtre grande ouverte d’où l’on contemple, sans ciller, les yeux en gloire, juste au point d’orgue de sa solitude, les glaces éternelles suspendues à ces cimes, lointaines, où se perdent les traces du temps.
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MICHEL DIAZ
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BLEUE 4

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