GUEULE DE POESIE...Extrait
Tu déridais l'hiver
ce vieux bourru
le consolant des pluies
qui ronronnaient en toi
Tes siestes
sur le linge frais
séché au soleil
entretenaient
en ton pelage
une odeur
de pollen
invincible
Je caresse tes fleurs
et t'aide à devenir
la terre
enceinte de jacinthes
La maison
n'a plus de voix
silence bruyant
d'être inhabituel
autant que si la mer
avait perdu son chant
Comme
un coquillage
posé sur l'oreille
contient la mer
puisse mon poème
garder ta voix
contre mon cœur
une voix
pleine d'âme
qui déborde les mots
Le
vent agite
des chiffons de nuages
pour effacer la peur
mort
inoffensive
aux vitres si claires
que le rêveur
passerait
à travers
si tu ne veillais
de l'autre côté
à souffler
toute la buée
de ton halène
Avant de border
ton lit de terre
j'ai voilé tes yeux
du dernier hortensia
bleu vif et pur
sans aucune rouille
la couleur de la mer
cirée par les nuages
comme l'adieu
du paysage à ton regard
Sur
la cheminée
du soleil
ou sur la couette
d'un nuage
tu sommeilles d'un œil
et me surveilles de l'autre
sans tourner
la tête
rien ne t'échappe
Les bruits te racontent
la journée bien connue
détestes-tu
autant
la sonnerie du téléphone
Une forme
de
silence
nous a
modelées
qui est
un moule
à la vie
à la mort
L'hiver
brûlera
les microbes
les illusions
pas le Merci
que je te dois
ce chant debout
avec les arbres
.
ANNE-JOSÉE LEMONNIER
.