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EMMILA GITANA
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27 mai 2010

GUEULE DE POESIE...Extrait

Tu déridais l'hiver
ce vieux bourru
le consolant des pluies
qui ronronnaient en toi

Tes siestes
sur le linge frais
séché au soleil
entretenaient

en ton pelage
une odeur
de pollen
invincible

Je caresse tes fleurs
et t'aide à devenir
la terre
enceinte de jacinthes

La maison

n'a plus de voix

silence bruyant
d'être inhabituel

autant que si la mer
avait perdu son chant

Comme un coquillage

posé sur l'oreille
contient la mer

puisse mon poème
garder ta voix
contre mon cœur

une voix
pleine d'âme
qui déborde les mots

Le vent agite
des chiffons de nuages

pour effacer la peur
mort inoffensive

aux vitres si claires
que le rêveur
passerait
à travers

si tu ne veillais
de l'autre côté
à souffler
toute la buée de ton halène

Avant de border
ton lit de terre

j'ai voilé tes yeux
du dernier hortensia

bleu vif et pur
sans aucune rouille

la couleur de la mer
cirée par les nuages

comme l'adieu
du paysage à ton regard


Sur la cheminée

du soleil
ou sur la couette
d'un nuage

tu sommeilles d'un œil
et me surveilles de l'autre
sans tourner la tête
rien ne t'échappe

Les bruits te racontent
la journée bien connue
détestes-tu autant
la sonnerie du téléphone


Une forme

de silence
nous a
modelées

qui est
un moule
à la vie
à la mort

L'hiver
brûlera
les microbes
les illusions

pas le Merci
que je te dois
ce chant debout
avec les arbres

.

 

ANNE-JOSÉE  LEMONNIER

.

 

l_ombre_d_un_chat

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