3 novembre 2011
LE BALAYEUR DE RUE
L’autre jour, dans le caniveau,
J’ai trouvé sous mon balai
Un peu de lune en morceaux
Et je me suis bâti un palais.
Sur le toit de mon château,
Je voulais une girouette.
J’ai choisi le petit oiseau
Qui picorait dans ma brouette.
Je me réinvente le temps.
Le soleil manque son rendez-vous,
Et fait pleurer Dame la pluie.
Quand il y a grand vent.
Sans prendre leurs avis,
Je m’amuse comme un fou.
Un jour, sur une simple envie,
J’ai même balayé le printemps.
Quand le jour lève le voile
Et me dit qu’il est l’heure,
Je renvoie mon palais aux étoiles,
Avec son oiseau en girouette.
Je prends mon balai, ma brouette,
Et je rêve, moi le petit balayeur,
Que je pars dans les nuages,
Faire mon petit ménage.
Je suis pourtant cet inconnu,
Celui que tu toises le matin,
Dans ton habit de certitudes.
Tes lèvres trahissent ton dédain,
Tes yeux haïssent ma négritude.
Mes rêves éloignent les chagrins,
La haine nourrit ta servitude.
Je suis le balayeur de rue.
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GAVROCHE
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Photographie Violaine Boumard
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