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EMMILA GITANA
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24 septembre 2012

FLORA AURIMA DEVATINE

Et j’écris
En suivant le fil de l’écorce de mon bois,
Recherchant le sens de ma fibre, et, en même temps,
Explicitant, justifiant,

Je ne sais pourquoi !

Et j’écris
Mais je doute de ce que j’écris,
Comme du bien-fondé de l’écriture !

A quoi cela sert-il ?
Cela vaut-il la peine que je dise, que j’écrive ?

Ai-je à me préoccuper du sens,
Ou de la portée de ce que j’écris ?

Et j’écris comme je parle
Comme je parle comme je pense
Comme je pense comme ça vient

Et que ça s’écrit !

Bien entendu, je range mes idées,

Comme l’on ferait des livres sur les rayonnages,
Ce que je ne sais faire !

J’arrange un peu les mots,
Comme l’on ferait des fleurs de son bouquet,

Par genre, couleur, par taille, par goût,
Le travail, comme le résultat, étant artisanal !

Comme ces sculptures, mal dégrossies,
Proposées, à la vente, dans la rue,

Sans autre forme d’art que celui acquis,
Sur le tas, sous un appentis !

Ainsi en est-il de l’écriture,

Laquelle, se basant, pour sa mise en marche,
Sur une connaissance technique des mots,
Nécessite l’acquisition de la structure interne
Du fonctionnement de la langue,

Ce qui m’entraîne nullement
A écrire,
Mécaniquement !

Car l’écriture s’humanise
A l’expression de l’intérieur de soi,
Se nourrissant, pour y puiser créativité,
A la source, individuelle, des savoirs de sa culture !

Et en écrivant comme je fais,

Ce qui se situe loin de la pratique normale de l’écriture
Du moins telle que dans ma connaissance,
Je la conçois,

J’agis comme l’enfant apprenant à lire et à écrire
Et j’apprends à écrire plus que je n’écris !

Et je l’apprends, par choix et pour le plaisir d’écrire !

Tout en cultivant l’idée, germée dans l’esprit
De savoir écrire,

Pour tenter, un jour, l’aventure, dans l’inconnu,

De l’écriture
Polynésienne !

Et me mettre à écrire, témoignant de l’esprit
S’efforçant d’accéder au monde de l’écrit,

Après qu’il a connu, à ses dépens,
Par les difficultés de pensée et d’expression,
Qui furent le lot des années d’études,

La blessure des traits de l’écriture !

Et en lisant comme je l’écris,

Je retrouve des émotions, des joies et des peines,
Des rêves de l’enfance,

Pendant que ma mère cousait, tressait,
Allant à la ville, au marché, au récif,

Au platier comme à la plantation,

Sans relâche, sans égard
Et sans respect pour sa fatigue,

Récoltant, amassant,
Epargnant ce qu’il faut
Pour le trousseau de l’écolière et de la collégienne !

Chapeau « pa’umotu » et robes neuves
Nouées dans le dos !
Socquettes blanches, chaussures fermées
Et jupes plissées d’un bleu marine !

Pour l’événement, dans la vie, qu’est de l’entrée à l’école
Ou en pension, à quelques kilomètres de la maison !

Mais, l’exil, intérieurement,
Pour l’enfant du « Pari » !

.

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FLORA AURIMA DEVATINE

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Polynesie28 2

 

 

Commentaires
J
Tout cela sent bon....... çà sert à "çà" l'écriture, Flora.
Répondre
EMMILA GITANA
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