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EMMILA GITANA
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30 septembre 2012

LE TOUT ET LE RIEN

Il ricane le temps rapace qui sait

combien il est pour nous inutile de croire

en notre étoile, inutile de passer

notre vie à jouir, car s'approche déjà

le jour de la douleur ainsi que de l'absence.

Démence des dieux cruels

qui nous laissèrent sous la coupe

d'un destin si obtus.

Devant la mort de nos amis

devant l'injure et le délire

de celui qui tourmente hommes et malheureux

toutes nos fibres se brisent dans la douleur.

C'est pour cela que j'accuse la vie injuste

qui fait souffrir tout un chacun.

J'accuse celui qui amasse de l'argent

parce que la vie est brève et qu'elle n'est vraie

que si on la vit comme un don.

Je voudrais me confier dans une fraternelle

accolade aux gens, qui comprennent

la signification de la connaissance.

Ainsi, poète et femme je pleure deux fois :

la naissance, la mort avec notre destin

dans les oscillations d'un chant modulé

aux notes qu'on siffle en sourdine.

Oui, les promesses d'un Eden bienheureux

n'étaient pas qu'ignobles mensonges.

Montrez-moi comètes le lieu

où je retrouverai mon oncle bien-aimé,

Colombine et Tita, ainsi que Montale

et Palazzeschi, Marianne et Amanda,

et je mettrai pour les rejoindre des ailes.

 

Où je retrouverai l'amour qui de tout temps

refleurit avec l'oléandre,

le lentisque qui brûle

et embaume, le myrte

qui calme la douleur: oh l'odeur

de la mort qui entoure le monde

et qui tourmente les vivants,

en narguant la naissance, en narguant le destin.

Avec le temps l'amour aussi part en fumée

s'envole comme s'envolent les heures;

ainsi notre cœur vieillit

et avec lui nos sentiments et notre audace.

Condottiera de batailles perdues,

grande idéologue de philosophies

jamais exposées; le monde comprendra-t-il

que n'existe aucune

possibilité de salut ?

La terre finira dévorée par

des vents pestilentiels, les hommes

périront peut-être avec eux, mais leur trace

restera dans ces pierres.

Ici devant les nuraghes,

parfaites constructions mégalithiques,

je revis aujourd'hui une culture antique              

histoires de vie et de mort comme toujours.

M'est donné le pouvoir de retenir ou de

lâcher des œuvres qui pourraient s'éparpiller

mais signifient maintenant vie et amour.

Nous avons supporté hérétiques et saints,

penseurs, transgresseurs et héros,

et l'éternelle créature continue à engendrer

d'autres êtres et joue indifférente avec

les neurones et le destin : l'inconscient.

 

 

Des voiles qui s'ouvrent, des mers qui se ferment.

Le temps dévore tout, mais

restera le souvenir même en un seul

être vivant : que ce soit un homme ou un ver.

Oh mer couleur de l'émeraude

où l'on se regarde avec Thétis et Neptune,

personne n'oubliera tes eaux heureuses,

ni les poissons ni nous qui nous laissions lécher.

Tu es l'ensemble de toutes ces particules

qui vivent dans une éternité bienheureuse,

nous sommes des petits pions de ce jeu,

mais nous deviendrons un jour nous aussi

une partie de ces eaux et de ce tout.

Comme les vers, l'ammoniac, l'énergie,

nous survivrons de trois façons différentes.

Nous pourrons, libérés des offenses du mal,

engendrer des vers indéfiniment,

nourrir les plantes et les semences

et persister comme l'énergie solaire.

Il tourne en rond l'arc du désir.

Et le vent tourbillonne à l'entour

pour nous rappeler le son des violons

et des contrebasses qui accompagnera

notre ultime voyage vers

le rien éternel, qui n'est pas le néant,

parce que le vent lui aussi a un son,

et la mer un son différent,

parce que la solitude est pour l'homme

la plus grande des punitions.

Nous vivrons oui dans le rien, mais unis

dans des enchaînements d'atomes lumineux

dans ce tout et rien qu'est la vie

en contraste avec une vie

qui n'est qu'attente de la mort.

.

 

ANALISA CIMA

Traduction Raymond Farina

.

 

JAYA SUBERG 9

Oeuvre Jaya Suberg

 

 

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