mardi 30 janvier 2018

LES TRAVAUX ET LES NUITS...Extrait

Si tu oses surprendrela vérité de ce vieux muret ses fissures, ses larmes,formant des visages, des sphinx,des mains, des clepsydres,sûrement viendra une présencepour ta soif,probablement repartiracette absence qui te boit.   .     ALEJANDRA PIZARNIK     .    

mardi 30 janvier 2018

CELLE DES YEUX OUVERTS

la vie joue dans le jardin avec l'être que je ne fus jamaiset je suis làdanse penséesur la corde de mon sourireet tous disent ça s'est passé et se passeça va passerça va passermon cœurouvre la fenêtrevieje suis làma viemon sang seul et transipercute contre le mondemais je veux me savoir vivantemais je ne veux pas parlerde la mortni de ses mains étranges.     .     ALEJANDRA PIZARNIK     .      
samedi 31 janvier 2015

LA DERNIERE INNOCENCE...Extrait

L’île s’enfuitEt encore une fois la fille gravit le ventet découvre la mort de l’oiseau prophèteA présentc’est le feu soumisA présentc’est la chairla feuillela pierreégarés dans la source du tourmentcomme le navigateur dans l’horreur de la civilisationqui purifie la tombée de la nuitA présentla fille trouve le masque de l’infiniet casse le mur de la poésie. .   ALEJANDRA PIZARNIK   .  
mardi 26 août 2014

CE SOIR DANS CE MONDE

Ce soir dans ce mondeles mots du rêve de l’enfance de la mortil n’est jamais « ça », ce que l’on veut direla langue natale châtrela langue est un organe de connaissancede l’échec de tout poèmecastré par sa propre languequi est l’organe de la ré-créationde la re-connaissancemais non celui de la résurrectionde quelque chose en guise de négationde mon horizon de maldoror avec son chienet rien n’est promesseentre le diciblequi équivaut à mentir(tout ce que l’on peut dire est mensonge)le reste est silencesauf que le silence n’existe... [Lire la suite]
dimanche 12 janvier 2014

FRAGMENTS POUR DOMINER LE SILENCE

Les forces du langage sont les dames solitaires, désolées, qui chantent à travers ma voix que j’écoute au loin. Et loin, sur le sable noir, gît une fille dense de musique ancestrale. Où est la véritable mort ? J’ai voulu m’éclairer à la clarté de mon manque de clarté. Les bouquets se meurent dans le souvenir. La gisante niche en moi avec son masque de louve. Celle qui n’en put mais et implora des flammes et nous brûlâmes. Quand s’envole le toit de la maison du langage et que les mots n’abritent plus, je parle. Les dames en rouge se... [Lire la suite]
vendredi 15 novembre 2013

CE SOIR DANS CE MONDE

à Martha Isabel Moïace soir dans ce mondeles mots du rêve de l’enfance de la mortil n’est jamais « ça », ce que l’on veut direla langue natale châtrela langue est un organe de connaissancede l’échec de tout poèmecastré par sa propre languequi est l’organe de la ré-créationde la re-connaissancemais non celui de la résurrectionde quelque chose en guise de négationde mon horizon de maldoror avec son chienet rien n’est promesseentre le diciblequi équivaut à mentir(tout ce que l’on peut dire est mensonge)le reste est silencesauf que le... [Lire la suite]
lundi 10 octobre 2011

ARBRE DE DIANE...Extrait

Nous vivons ici-bas une main serrée sur la gorge. Que rien ne soit possible était chose connue de ceux qui inventaient des pluies et tissaient des mots avec la torture de l’absence. C’est pourquoi il y avait dans leurs prières un son de mains éprises du brouillard. . . . ALEJANDRA PIZARNIK . . . Aquí vivimos con una mano en la garganta. Que nada es posible ya lo sabían los que inventaban lluvias y tejían palabras con el tormento de la ausencia. Por eso en sus plegarias había un sonido de manos enamoradas de la niebla. . . ... [Lire la suite]
dimanche 28 novembre 2010

ZONE INTERDITE

Derrière la parole le chaos.Le hurlement n'accède à aucun monde.Je chante.Nulle invocation.Rien que des noms qui reviennent.Tu choisis la blessure, le lieuoù nous parlons notre silence.Et tu fais de ma viecette cérémonie trop pure. . .. . .ALEJANDRA  PIZARNIK . . . . Œuvre Sébastien Jacqmin