
Jetons d'absence
Olga Katz, ma mère, juive polonaise, morte à Auschwitz. Parfois les sombres vents venus de Pologne, me ramènent l'odeur maternelle. Une odeur de peaux, de dents, de crânes, de tibias, d'omoplates carbonisés. Alors je pleure comme un enfant dans le noir.
Absent à moi-même, je descends et monte les rues sans identité. Rue Pelleport,
rue Etienne-Marcel, rue des Abbesses, rue François 1er ...
Quand un flic m'arrête brutalement, c'est, forcément, qu'il m'a pris pour un autre.
Un autre que j'ignore, et qui...
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