La mer délestée de ses coquillages nul bateau Rames de sable sèches sur une terre desséchée
Où est l’eau Où Dieu a-t-il mis ses eaux? Sur quelle terrasse les-a-t'il recouvertes avec le mouchoir de l’adieu
Qu’est la mer Est-ce bien la mer ou des apparitions de canicule et de poussière Les hommes qui se dirigent vers la grève sont-ils de notre pâte?
Nous les cherchons en nous et nous les voyons sur nos cous immolés Ils nous voient dans la tristesse qui menace nos traits Nous les entendons dans le chuintement
de leurs veines Ils nous entendent dans l’eau des prunelles
Qu’es-tu terre ô terre
Si tu ne peux contenir leurs prunelles
et notre amour Qu’es-tu terre ô terre si tu ne peux contenir leurs prunelles et notre patience
Qu’es-tu si les crânes t’annihilent et que tu remplis les fleurs de pus
Où s’en iront ton argile, ta glaise, tes alluvions, tes pommes, Ève,
et Adam. Où s’en iront le vin, les prophètes, les chansons les étoiles, les querelles et les averses
Où t’en iras-tu quand nous t’aurons désertée
qui te cherchera parmi les astres? Nous sommes l’eau qui coule dans l’eau l’eau s’abreuve de nous et Dieu sort des yeux de la mer dans l’infini. Sur Lui nous divergeons comment nous purifier pour lui comment nous approcher de sa splendeur Lui l’inatteignable
Comment élever l’eau et l’arôme de l’âme jusqu'à son trône alors que nous n’avons ni mains ni paupières?
Nous palpons les miroirs de la mer sa blancheur dans les poches de la terre et nous sortons nus
sauf de ses eaux Plein le regard.
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RABIA DJELTI
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