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EMMILA GITANA
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1 avril 2012

LAVANDES

A Cristina Castello et André Chenet

 Lavandes lumineuses dans le vertige de vivre

 

  Lavandes I

 

 Alors on te pressait dans un nuage de brumes, et le nuage était un soleil blanc,

 et les essences de ton être, grandes lignes de silence, dansaient dans le soleil tremblant

 

 Lavandes! douceur fraîche des sachets bleus entre les draps de lin

 Douceur extrême posée sur la baptiste des mouchoirs,

 ciel profond d'oliviers trop vastes pour l'or du couchant.

 

 Ils rêvaient de ce pacte indicible qu'un peintre inventa un soir d'allégresse

 et les lavandes hautes dansaient entre deux astres,

 inventaient les traits sombres et la terre traversés de printemps

 

 quel soleil inaugurait la vague à l'est des lignes courbes?

 

 Lavandes! un royaume d'abeilles en distillait le miel

 alors se levait un gout de sucre rare, grave comme la bouche de femmes taciturnes

 fragiles ombres évadées des paupières

 se souvenant de temps heureux.

 

 Lavandes II

 

 Grand deuil de femme,

les années disparues

 Éclats fabuleux. Clair de terre

 Sur leurs hautes tiges mauves

 elles appelaient la lune

 comme les bergères de ce cri d'oiseau de nuit

 Belles et tendres comme des libellules

 Évanescentes ailes entre deux murets de pierre sèche - si près de la mort -

 on sentait vaciller les paupières au battement d'élytres

 le soleil courbait la ligne du ciel.

 la lumière chantait près des ruchers

 frisson d'oiseaux dans l'air de glace transparente  le soir.

 

 Je me souviens du vent,

 je me souviens du vent traversant les collines, des larmes vives au coin des yeux

 Amour déçu d'une infante

 quel jardinier lui rendrait ses jardins de Grenade, ses rêves de pirogues enjambant le destin?

 

 Je ne sais plus si le vent arrêtait ses larmes

 si l'eau de son sourire abreuvait la nuit.

 tandis que le monde vacille entre ses extrêmes

 des eaux lentes du soir au lait des galaxies

 qui réchauffera le cœur noir de l'infante?

 

 Lavandes III

 Dans les lavandes toutes sortes de plantes et le silence du matin.

 

 on t'appelle. Viendras-tu?

 

 Renoue à ta source d'enfance

 

Lentes plantes humaines

 aux croissances incertaines

 où tout n'est que rêve et tremplin de lumière

 Tendre l'ombre jusqu'aux lisières du rêve

 

Pouvoir voler le feu

Sans que le malheur en assèche la flamme

 

 Et l'onde remuait entre les galets

 soulevait un nuage de cendres

 et la tristesse des loups que la peur tenaille.

 

 Crois encore aux songes, à ce drap de lin bleu  tendu entre les âges

 aux eaux vives du torrent bordé de violettes

 Traversées d'hiver dans le puits des enfermements

 il te faudra renaitre par le soudain éloge du soleil par le ciel bleu

 

 Lavandes!

Sans nuage est la nuit étoilée.

 

  Lavandes IV

 

 Il te souvient de ces pleurs au matin des grands bans de tristesse

 des nuits trop longues d'insomnie dans l'exil des jours

 de l'effroi, de la peur, du silence résistant à l'appel.

 Et ce regard de fièvre lente de la mort.

 

 Pleure! pleure au creux des vieilles pierres

 entre les bras de l'aïeule

 pleure!

 nul secours ne viendra des racines mais des galets cueillis au fond du lit

.

photo1

.

 Lente et pâle tu te lèves, il faudra du courage, tu mettras un grand chapeau de soleil

 pour abriter ton rêve,

 tu ouvriras grandes les portes de ton exil

 pour que les rayons en assèchent le seuil

 tu inonderas la pluie venue de l'ouest avec les larmes de la nuit

 Tièdes larmes de la douleur du monde que tu ne peux porter seule

 

 et voilà à ta bouche la douceur de l'amante, le suc des fleurs en pleine lumière

 Midi. la vie sera belle si tu lèves la fleur noire qui couvre tes paupières

 à l'ombre des persiennes.

 

  Lavandes V

 

 Il n'y a pas lieu de prier le front entre les mains absentes

 Te souviens-tu des heures nocturnes quand dérive le monde entre tes mains?

 Te souviens-tu des heures d'aube grise où tu résistes à la nuit?

 

 Midi sans ombre t'appelle

 Il n'y a pas lieu de prier le front entre tes mains

 Va sur les quais oublier l'exil des grands voiliers

 où échoue la misère des peuples.

 

 Midi des lavandes encore

 la terre ferme retient la mer hantée d'illisibles départs

 Midi des lavandes toujours

 au parfum entêtant des jasmins

 Midi ouvert contre les plus vastes crimes

 Midi au souffle de ton âge de naître vive

 par la seule tendresse au jardin du poème

 il y a lieu de prier l'abondante saison d'aimer.

 

  Lavandes VI

 

  Lavandes!

 sur la haute garrigue veille la flamme bleue des étoiles naines

 la voix de blanche lune marche sur l'eau nue.

 Les loups se taisent de tristesse, tenaillés par la peur

 Torches vives, les lavandes endurent la flamme du rêve étoilé et la solitude des loups.

 

 Épilogues

 

 Quelques mots blessent la mer

 au lait bleu des vagues

 Brise lisse du temps

 le sang bat dans l'orbe des galets

 aux cœurs de pierre

 donne la source

 

 Pleurerait la colline

 au port des grâces

 sur le front des vagues

 se drape le soleil

 dans sa discrète houle

 de sang.

 

 Frotte le galet

 jusqu'à faire luire la jeunesse de la mer.

 l'irritation des vagues

 accuse la lumière

 

 la force de l'écume berce le cri  désespéré

 la langue étrangère de la mer se comprend au murmure des vagues

 

 désormais cette plage que plus rien n'inspire

 le jeu solitaire de la baigneuse entre les pages de magazine

 l'homme au pas chancelant dérange les galets

 

 Ah cette fraicheur d'eau sur les tempes

 avant que le sel n'en blanchisse les bords

 rive grise - insolence du temps

 

 Attendre que la vague t'emporte de l'autre côté de son flanc

 quelque chose de rude s'éprend du silence, te brise jusqu'à te rejeter débris de sable.

 

 Lumière - tôle renversée où se plissent les vagues

 oiseau- essor blanc où chante le zénith

 arbre- tronc échoué, seul rescapé de la houle

 

 avance entre deux hivers

 dans le sillage de l'hirondelle.

 

Attendre que la vague t'emporte de l'autre côté de son flanc

quelque chose de rude s'éprend du silence, te brise jusqu'à te rejeter débris de sable.

 

Lumière - tôle renversée où se plissent les vagues

oiseau- essor blanc où chante le zénith

arbre- tronc échoué, seul rescapé de la houle

 

avance entre deux hivers

dans le sillage de l'hirondelle.

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NICOLE BARRIERE

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LAVANDES

 

 

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