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EMMILA GITANA
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2 mai 2012

TU DANSAIS...

...La poesía es como el viento,
o como el fuego, o como el mar.
Hace vibrar árboles, ropas,
abrasa espigas, hojas secas,
acuna en su oleaje
los objetos que duermen en la playa..."

José Hierro

 .

 ( Hommage à une grand-mère que je n'ai pas connue...)

Fille de Grenade, on te disait gitane,
étrange destinée que la tienne,
ô Maria, enfant d'Orient, ardente flamme.
Tu dansais par les nuits de pleine lune,
sous la voûte constellée d'étoiles
de nuits chaudes et ensorcelantes...
Tu dansais, femme aux sangs mêlés,
animée par les plaintes de la guitare,
séculaire mélodie de l'Amour et de la Mort...
Tu dansais, cheveux aux reins, corps exalté,
par les venelles de Grenade,
ferveur rendue aux voix des Cantaores,
éternité de la vie, ivresse du rythme...
Tu dansais, cascade de grâce et de lumière,
déchirante réponse aux sanglots colportés par les vents...

Rêve extasié du Poète de la lune,

parée de ta robe pourpre, ton regard ambré dans son regard,
tu dansais, possédée d'une force animale, insoumise,
transportée par le souffle incandescent des mélopées
et l'éternité solaire du chant et de la poésie...
Ô Maria, et de cette musique ravie aux dieux,
dans une soif sauvage de liberté, comme un enlacement de fée,
tes gestes s'envolaient vers les cieux, telle une prière...
Et tu dansais ces chants de solitude,
art sacré, essence, vibrations des cordes.
De ton âme, de ton cœur, de ton corps naissait la quête ancestrale,
errance du Flamenco....
Tu dansais, les poèmes de Federico s'en souviennent encore...
Maria, petite fille trop tôt envolée, éphémère papillon,
un mal insidieux, ton souffle coupé, ta vie évaporée...
Tu t'es endormie dans la soie des ténèbres,
avant que l'aube ne pointe,
Le destin a ajouté une étoile à l'infini...
Ô Maria, tu es de tous les pays, ta jeunesse n'a point de tombe...
J'écoute le murmure des vents qui me content ton histoire.
Mon rêve est ton nom, nos songes s'entremêlent,
et par les fenêtres du temps, voyagent entre toi et moi...
Identité, mémoire, je porte en moi tes racines,
par nos sangs mêlés, Maria, je suis gitane.
Être sans frontières, je sens ma terre, je la respire.
J'Aime, je vis, et je danse, je danse, je danse...

 

.



©  CAROLINE ORTOLI

 

.

 

patricia guerrero2,

Patricia Guerrero

Commentaires
S
Bel éloge aux ascendants ! -- Femme secrète des Terres d'Espagne. De l'Andalousie adorée des dieux et des mythes. -- L'Andalousie perdue... Retrouvée aux sanglots des guitares vibrantes sous les étoiles, sous la poussière des semelles, sculptant le chant, le "duende", alors que la pleine lune de sauge et de cuivre se lève, derrière les broussailles enchantées. -- Terres où l'Amour est un Sorcier.
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S
Ce poème vibre avec force comme le flamenco. Je le ressent ainsi. Comme si devant mes yeux je "la" voyais danser belle et sauvage. Comme un tableau à l'huile en rouge et noir...
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EMMILA GITANA
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