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EMMILA GITANA
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14 décembre 2018

A L'ECOUTE DU MATIN


Une Pierre, Une Rivière, Un Arbre,
Hôtes d'espèces qui nous ont depuis longtemps quittés,
Signalent le mastodonte,
Le dinosaure, qui ont laissé ces souvenirs desséchés
De leur passage ici
Sur le sol de notre planète,
Tous les signes bruyants annonçant leur chute qui se hâtait
Aujourd'hui perdus dans l'obscurité de la poussière et des âges.



Mais aujourd'hui, la Pierre crie vers nous, clairement, avec force,
Venez, vous pouvez vous tenir sur mon
Dos et envisager votre destinée distante,
Mais ne cherchez nul abri en mon ombre.
Je ne vous donnerai nul endroit où vous cacher ici.



Vous, créés à peine un peu moins haut que
L'ange, vous êtes restés accroupis trop longtemps dans
La ténèbre qui violente
Vous êtes restés allongés trop longtemps
Le visage dans l'ignorance,
Vos bouches répandant des mots



Armés pour le massacre.
La Pierre crie vers nous aujourd'hui, vous pouvez vous tenir sur moi,
Mais ne cachez pas vos visages.



De l'autre côté du mur du monde,
Une Rivière chante un chant magnifique. Il dit,
Viens, repose-toi, ici, à mes côtés.



Chacun d'entre vous, un pays avec ses frontières,
Délicat et étrangement fait, fier,
Poussant pourtant perpétuellement sous siège.
Vos luttes armées pour le profit
Ont laissé des colliers de déchets sur
Mes berges, des courants de débris sur ma poitrine,
Et pourtant, aujourd'hui, je vous appelle au bord de ma Rivière,
Si vous renoncez enfin à étudier la guerre. Venez,
Vêtus de paix, et je vous chanterai les chants
Que le créateur m'a donné quand moi et
L'Arbre et la Pierre étions un.
Avant que le cynisme ne brûle cette marque sanglante au travers
vos sourcils, lorsque vous saviez encore que
Vous ne saviez rien.
La Rivière chantait et chante encore.



Il existe un désir profond de répondre à
La Rivière qui chante et à la Pierre sage.
C'est ce que dit l'Asiatique, l'Hispanique, le Juif
L'africain, l'Indien d'Amérique, le Sioux,
Le Catholique, le Musulman, le Français, le Grec
L'irlandais, le Rabbin, le Prêtre, le Cheikh,
Le Gay, l'Hétéro, le Prêcheur,
Le Privilégié, le Sans-Toit, le Professeur.
Ils entendent. Tous ils entendent
Les paroles de l'arbre.


Ils entendent du premier au dernier de tous les arbres
Parler à l'humanité aujourd'hui. Venez à moi, ici, au bord de la Rivière.
Plantez-vous au bord de la Rivière.


Chacun d'entre vous, descendant de quelque voyageur
Disparu, son prix a déjà été payé.
Vous, qui m'avez donné mon premier nom, vous,
Pawnee, Apache, Sénéca, vous,
Peuple Cherokee, qui étiez comme une partie de moi, puis
Exilés, sur vos pieds sanglants,
Me laissiez en l'emploi
D'autres chercheurs -- assoiffés de gains,
Affamés d'or.
Vous, le Turc, l'Arabe, le Suédois, l'Allemand, l'Eskimo, l'Écossais,
Vous, l'Ashanti, le Yoruba, le Kru, achetés,
Vendus, volés, débarquant du cauchemar
Priant pour un rêve.
Ici, prenez racine à mes côtés.
Je suis cet Arbre planté au bord de la Rivière,
Celui qui ne sera pas déplacé.
Moi, la Pierre, Moi la Rivière, Moi l'Arbre
Je suis à vous -- vos passages ont été payés.
Relevez vos visages, il est criant votre besoin
De cette brillante lumière du matin qui se lève pour vous.
L'histoire, malgré ses douleurs déchirantes
Ne peut être effacée de nos vies, mais si nous lui faisons face
Avec courage, n'a pas besoin d'être vécue à nouveau.



Levez les yeux vers 
Ce jour qui déclot pour vous.
À nouveau donnez naissance
Au rêve.



Femmes, enfants, hommes,
Prenez-le dans la paume de vos mains,
Donnez-lui la forme des plus
Secrets de vos besoins. Sculptez le à
L'image de votre moi le plus public.
Relevez vos cœurs
Chaque nouvelle heure est pleine des chances nouvelles
D'un commencement nouveau.
Ne soyez pas pour toujours mariés
À la peur, éternellement sous le joug
De la brutalité.



L'horizon se penche en avant,
Vous offrant l'espace pour poser de nouveaux pas de changement.
Ici, à l'écoute de ce beau jour
Vous pourriez avoir le courage
De lever le regard, et de le diriger vers l'extérieur, et sur moi, la
Pierre, la Rivière, l'Arbre, votre pays.
Autant celui de Midas que celui du mendiant,
Pas moins le vôtre aujourd'hui que celui du mastodonte hier.



Ici, à l'écoute de ce jour nouveau
Vous pourriez avoir la grâce de lever le regard, et de le diriger vers l'extérieur
Et de plonger dans les yeux de votre sœur, et de le poser sur
Le visage de votre frère, votre pays
Et de dire simplement
Très simplement
Avec espoir --
Bonjour.

 

 

! DIAMON~11

 

 

 MAYA ANGELOU

 

 

! DIAMON~11

 

 

GERALD2

 

Oeuvre Gérald Bloncourt 

http://bloncourt2.over-blog.com/

 

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