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EMMILA GITANA
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2 octobre 2020

ERIC TABARLY CHANTE FANNY DE LANINON

" Fanny de Laninon" , écrite par Pierre Mac Orlan (Pierre Dumarchey) sur une musique de V. Marceau (Marceau Verschueren) en 1953, était la chanson préférée d'Eric Tabarly. - Par la voix d'un jeune matelot du Duguay-Trouin, amoureux de la belle Fanny de Laninon, un quartier de Recouvrance, la complainte évoque les marins et le Brest d'avant guerre qui n'existe plus. - Le beau film documentaire sur Eric Tabarly par Pierre Marcel accompagné du piano de Yann Tiersen (Tabarly, 2008), réunit des images tournées entre 1964 et 1998, année de sa mort en mer le 13 juin 1998. Dans une séquence émouvante, le navigateur interprète Fanny de Laninon pour ses camarades, dans un dîner de fête à Bénodet pour célébrer les 100 ans de Pen Duick, le 30 mai 1998, deux semaines avant sa fin tragique. - Paroles de "Fanny de Lanninon" par Pierre Mac Orlan, dans son livre "Chansons pour accordéon" (1953) :

 

.

 

 

A l'aube sur le quai Gueydon

Devant l'petit pont

Chantait la chanson.

Le branle bas de la croisière

Et dans la blanche baleinière,

Jean Bouin notre brigadier

Son bonnet capelé

Un peu sur l'côté,

Me rappelle mon bâtiment.

C'était le bon temps Celui d'mes vingt ans.

Le bidel capitaine d'armes

Et son cahier d'punis,

Dans la cayenne f'sait du charme

A je n'sais quelle souris.

Mais j'garde au cœur une souffrance

Quand le quartier-maître clairon,

Sonnait en haut d'Recouvrance

Aux filles de Lanninon.

La plus belle de Lanninon,

Fanny de Kercrozon,

M'offrit un pompon,

Un pompon de fantaisie

C'était elle ma bonne amie.

Elle fréquentait un bistrot

Rempli de mat'lots

En face du dépôt.

Quand je pense à mes plaisirs

J'aime mieux m'étourdir

Que d'me souvenir.

Ah, Fanny de Recouvrance,

J'aimais tes yeux malins,

Quand ton geste plein d'élégance

Balançait les marsouins.

Je n'étais pas d'la maistrance

Mais j'avais l'atout en main,

Et tu v'nais m'voir le dimanche

Sur le Duguay-Trouin.

A c't'heure je suis retraité,

Maître timonier,

Aux ponts et chaussées,

Je fais le service des phares

Et j'écoute la fanfare

De la mer en son tourment

D'Molène à Ouessant

Quand souffle le vent.

Le tonnerre de Brest est tombé

Pas du bon côté

Tout c'est écroulé.

A c'qui reste de Recouvrance

J'logerais pas un shako,

Et Fanny ma connaissance

Est morte dans son bistrot.

J'n'ai plus rien en survivance

Et quand je bois un coup d'trop,

Je sais que ma dernière chance

S'ra d'faire un trou dans l'eau.

 

 

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PIERRE MAC ORLAN

MARCEAU VERSCHUEREN

 

 

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Commentaires
M
Un Marin, un Homme de coeur, une époque ! Il manque à la Mer, à l'Océan qui l'auront pris une nuit au Large, vers Mer d'Irlande, Manche Ouest...
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EMMILA GITANA
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