
Je porte la présence d’une morte, sa semence vivante. Elle me redonne souffle. Je porte sans comprendre son âme dans mes mots. Je porte dans ma voix les hurlements d’un loup. Ma mère chante en moi. Mes enfants cognent du poing aux parois de mon ventre. Je porte Alice traversant le miroir, le petit cheval de Jammes, l’âne affamé de Prévert, le sang séché sur la lyre d’Orphée. Je porte l’espérance de la pierre à la plante, le rire du saumon dans les frayères de larmes, la rumeur des légendes dans nos étés en friche. Le tableau noir du...
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