FLEUVE RENVERSE...Extrait
(…)
Tu es ciel chargé par le suc
D’un long été tremblant de pentes, de verdure
Tout forgé de feuillage, jour
Abrupt de transparence, allié
Au soleil immergé des feuilles
Au feu fragile de la branche, au jour plus mûr
– Nourri de terres à distance, lac
Captif et eau arable dans le roc
Tu mêles tout bas sol et ciel
ici
Où la montagne éclate et s’ouvre, femme
Où crie le feu, halète la venue de vie
Et le labeur de terre ardente
La torsion du travail, qui sculpte
Un tressaillement simple d’avenir
Modèle une joie précise, dure, par la chair
Taillée dans la lumière vive
(Sourire aux yeux d’enfant humides)
Et la parole sourd, se ramifie aux lèvres douces
Alourdies de matin, mouillées d’amour, limées de soif
Vous vivez là, parole
Autour de moi, en un seul cri
Aube égouttée dans l’arbre en cassures d’oiseaux
Brisée à bout de branche
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JEAN-PIERRE FAYE
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