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EMMILA GITANA
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19 octobre 2016

L'IDENTITE OBSCURE...Extrait

....

alors on s'enfonce, on traverse

des étendues où le seul futur est le cœur qui bat

comme cet appel auquel on voudrait répondre

et c'est pourquoi on avance, même si à chaque pas

rien ne bouge que le corps obstiné qui poursuit

l'ombre qu'il n'a pas, on aimerait pouvoir

s'arrêter, regarder simplement l'aube qui vient,

poser la main sur la pierre froide et saluer

la lumière, dire les premiers mots, écouter

le crissement du sable, le bruissement de l'eau,

la rumeur des choses qui commencent mais le jour

est déjà le soir, on n'a rien pu saisir, on reste

vacant à regarder ses mains dans l'éclat des lampes

ou sur la vitre l'attente du visage noir,

on se perd, on se retrouve, il y a des silences

remplis de voix, des matins tombés comme des soirs,

plus on avance et moins on sait, on cherche demain

entre des mots qui disent hier, ce qu'on a gagné

on l'a perdu, comparé à ce qu'on a été

on n'est rien, disait-il, mais un rien qui insiste,

on guette entre les signes du corps l'imperceptible

grignotement tandis que sur la fenêtre brille

une sorte de splendeur, on voudrait y entrer,

être le courant et à la fois se voir couler,

on cherche, les choses semblent n'avoir pas bougé

mais quand on veut les prendre, les toucher, simplement,

c'est comme si elles reculaient, s'effaçaient

ne laissant sur les doigts qu'un peu de poussière à peine,

quelque chose qui peut-être ressemble à l'oubli,

alors c'est dans cet oubli qu'on s'avance,

au moment où on croit ne plus rien tenir, c'est là,

un éblouissement minuscule, on est perdu...

.

 

 

 JACQUES ANCET

 

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ancet2

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