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EMMILA GITANA
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4 septembre 2018

LA POESIE

Il faut de l'amour et de la poésie pour sauver l’espoir et vice-versa. De l’espoir, de l’amour et surtout de la poésie avec des poings d’acier pour riposter convenablement aux sociétés de courtage administrées par des puissants, tel Jules Ferry, qui s’adressent aux peuples brocantés par l’oubli comme se dédicaçait Zeus aux divinités mineures. Il faut de la poésie face à la réplicabilité violente des hâbleurs qui sèment la brouille dans les cœurs afin de les fermer à double tour après les avoir détroussés des Si qu’ils gardent en réserve en prévision des nouveaux rêves à acquérir. La poésie n’est pas faite pour l’oiseau moraliste qui se veut bleu car frémissant à voler et à quitter son arbre percé d’obscurs rayons des aubes sans romance et sous lesquelles les vents se dérobent. On ne dégage pas de la poésie comme on éructe des hoquets convulsifs par effet de contre sens à son être. S’engager dans la poésie, c’est avoir l’exceptionnel privilège de réinventer à chaque fois les eaux de son bain, avec des ondes justifiant les effluves de son vin où le jasmin trouve intacte la tonalité de ses enchantements en fureur qui écorchent les inquiétudes et dépouillent le silence de ce qu’il a de féroce. Je parle de la poésie dont la sensitivité s’insurge jusqu’à nous soustraire du relief contrefait des interdits ; de la poésie qui une fois émise déclenche l’offensive absurde des moralistes ringards qui s’effectuent d'un point aveugle sans le savoir.

La poésie est l’œil qui exprime la souffrance et dit la rage comme dans un langage des signes quand les lèvres sont cousues. Elle n’est pas un artifice de style à la tartuffe dans un jeu de rimes ridicules dont le prestige est de la considérer pupitre fallacieux de l’aristocratie dans ses derniers fastes car, je vous le dis, les mots ne sont pas que des mots, sinon, ils feront l’amusement nocif d'une syntaxe manufacturée dans une texture prostituée. La poésie n'est pas une amante de substitution, elle est la fiancée suprême qui flotte dans les mémoires comme un flocon de neige éternel, tenace à demeurer chaste indéfiniment.
Tout ce qui est contre l’amour et la poésie s’érige en totem au regard querelleur, sculpté par les dieux lares, fabriqués à la gloire du vide et dédaigneux devant le témoin qu’est la pierre. La pierre a de la mémoire quoi que muette, je vous avertis, et la nature n’a pas de sang, elle n’est pas conscience ni destin ; elle n’est qu’abîme où s’engouffrent les pitiés. Il faut donc cesser de chercher sa compassion et se soumettre aux impératifs dans l’espoir, dans l’amour et dans la poésie, le triptyque qui suggère aux sourires l’extase de creuser les fossettes.

Quand la laideur charme le temps
Que l'ocre dure évacue le jour
Que la nuit se fait garrigue de ronces

Quand l’exil libère ses tempêtes
Que les portes se ferment
Que les affections s'entrechoquent

Quand loups et scorpions ripaillent
Que leur rire s’enorgueillit
À tournoyer à la place des vents

La poésie amasse dans ses rayons
Le bain sourd des nostalgies
L'endurance du spleen
Et les gémissements du chagrin
Heureux qui connaît ses nervures
Et les alvéoles où gamberge son vin
Elle babille à l'oreille
Comme le coquillage au bord de la mer
D'où s'exhale un instant
L'élégie requinquante des océans.

 

 

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DJAFFAR BENMESBAH

 

 

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rene menard,

Oeuvre René Ménard

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