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EMMILA GITANA
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12 janvier 2023

THIERRY MATHIASIN...Extrait

Toi tu sais,
de quel saisissement le poète est convoqué pour faire de son corps la manifestation brûlante de son chant,
que les mots ne sont ni des habits de postures ni un stérile conciliable avec l'accoutumance quand il s'agit de les tremper dans l'encre du sang.
Il est visage de toutes les blessures, la rage des tendresses accrues dans un indomptable accommodement,
le fruit purgé à l'éclat des désastres,
le lit des cris étouffés, l'irrémédiable rivière de l'amour.
Tu sais le regarder dans les yeux quand il vacille dans ses visions, quétant le contour d'une montagne pour que la mort n'afflue dans ses veines, quand il réinvente le soleil dans les cruels magmas de la solitude.
Une urgence de tous les instants pour contrecarrer les raideurs de l'endormissement, la foi trop vorace des apparences qui n'a pour seule obédience que le ronronnement de vos béatitudes.
Il n'est de poète que celui qui a frotté sa bouche aux plaies où fleurissent les chairs,
la beauté inquiète des sensations,
le tremblement des convulsives racines,
l'exil vrillé à toute sève qui a fait la terrible expérience de la liberté
Une danse pour qui veut danser en dépit de la survie, quand les fantômes se tordent en convulsions multiples et que les passagers de la grande folie se demandent s'il y a encore de bonnes raisons d'espérer.
Toi tu sais
où s'incurvent mes mains quand les monstres m'appellent dans la grimace étalée des jours, ce réel qui arbore tous ses atours sur la peau des compromissions, faisant suinter ses ressentiments dans de pathétiques démonstrations.
Ton sourire
est mon dernier rempart contre le bal des lâchetés, les prisons dorées où se sont figés les cerveaux, le cortège des rêves qui n'ont plus d'horizon, le sale temps des intimités qui s'étripent dans l'ombre de ce qu'elles sont devenues.
Ton souffle
est le ciel de mes lendemains sans promesses vaines, le phare de mes désirs les plus exaltés quand à la jointure des prières nous avons su donner une géographie à nos envols,
un chemin pour défier les frontières de la fatalité, une rive pour tracer nos splendeurs aux soubresauts cruels des lamentations,
pour hisser une voilure au-dessus des souvenirs en mal de vengeance.
Tu sais toi,
de quels retours sont faits les périples des intenses saisons, du destin quand il se fait passion totale sans escales le long des côtes battues par les vagues, avec le mugissement des lunes quand vient l'heure pour nous de nous boire sans se préoccuper des niveaux de flottaisons, vouant seulement nos langues aux aubes poétiques et à la coulée sans retenue des archipels glorieux.
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THIERRY MATHIASIN
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ANTOINE DE TYSSANDIER solastalgie

Oeuvre Antoine de Tyssandier
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