KAMEL YAHIAOUI...HOMMAGE
On peut emprunter tous les sols de la terre
franchir les dunes les plus ardues
traverser les banquises glaciales du pôle
avec pour seul bagage primordial
les chants de nos mères.
Kamel Yahiaoui
Que la terre te soit légère , mon ami Kamel, esprit éclairé....Merci pour ta gentillesse toutes ces années...Je pense à son épouse, Nathalie, à sa fille Tassadit et toute sa famille...
Neveu du peintre M'hamed Issiakhem, Kamel Yahiaoui fréquente de 1985 à 1989 l'École des beaux-arts d'Alger puis en 1990 et 1991 celle de Nantes. Il réalise sa première exposition personnelle à Paris en 1990 et depuis présente régulièrement ses œuvres en France et à l'étranger. Artiste plasticien et poète, Kamel Yahiaoui s'adonne à ces deux modes d'expression, pratiques complémentaires à l'entière diffusion de ces préoccupations humanistes. Il attache une importance à dénoncer et à rappeler que l'Histoire a tendance à se répéter. Ainsi il affirme : «je ne fais pas de la politique je la dénonce quand elle incarne la brume». Plus intimiste, sa poésie exprime son "moi" intérieur, permet à son esprit tourmenté d'exulter les horreurs que l'Homme peut infliger à autrui.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Kamel_Yahiaoui
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Le chataignier, de Kamel Yahiaoui
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je dirai ce matin est encore plus curieux que la rosée du verbe
j'éteindrai ma lumière mon fourneau ma voix
je porterai ma plume mon crayon et mes feuilles
j'irai à travers les chemins cueillir un semblant d’arôme des cépages
l'odeur des braises fiévreuses la nuit venant
le murmure des châtaigniers sédatifs
j'écouterai le bruissement d'un rêve courant les champs
je fredonnerai la chanson des labours d'hiver
sur mon chemin un oiseau sifflera l'air du festin des vergers
le soir venu j'irai saluer mon cheval au ruisseau des tendresses justes
sur lui je courrai jusqu'à l’étouffement de ma peur
je partirai loin loin loin des démangeaisons de la gueuse
j'écouterai le feu d'une caresse d'une jouissance d'une peau
la vie porte en elle les biens et les méfaits des hommes
je me réserve à la clarté de l'âme
mon cheval m'a dit la noirceur du cœur humain
mes yeux égarés dévident l’absence de l'humanité
là-bas l'horizon pleure la raison de l'Afrique
ici l'Occident danse la cause de la faim
lune mon amante déhanche le cri de l'ange
nous n'avons pas les syllabes de la marche
un instant juste une virgule pour astreindre l'amour
à mon oreille à mon regard à mon cœur
il sera esclave à mon temps
pour que ma main déboîte l'armure de la mélancolie
l'astre des lueurs se doit d'être au rendez-vous
je signerai pour sûr la flamme du courage
mon chat sur mon dos je creuserai l’abcès du soleil
KAMEL YAHIAOUI
Le 20 décembre 2015, 5h 15
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http://emmila.canalblog.com/archives/kamel_yahiaoui/index.html
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