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Gérald Bloncourt naît le 4 novembre 1926 à Bainet (Haïti), d'une mère française et d'un père guadeloupéen qui s'occupe d'une plantation de café. En 1927, la famille s'installe à Jacmel, puis, à la suite d'un cyclone qui fait des dégâts dans la région du Sud-Est, elle déménage pour Port-au-Prince, en 1936. Gérald Bloncourt y fait la connaissance des amis et futurs compagnons de révolution, dont Jacques-Stephen Alexis, Georges Beaufils, René Depestre et Gérard Chenet qui venaient régulièrement chez lui.

Chez les Bloncourt, dans le salon que tient sa mère, Gérald fait la connaissance de Dewitt Peters, qui, fasciné par la peinture haïtienne de gens ordinaires, sans formation, va fonder le Centre d'Art haïtien. Ayant quitté l'école pour apprendre le métier de linotypiste et se rapprocher ainsi des travailleurs, et rêvant toujours d'être peintre, Gérald Bloncourt participe à la création du Centre en 1944. Il joue un rôle actif dans ce foyer de travail où viennent s'inscrire les peintres haïtiens du « merveilleux ». Les premiers grands « naïfs » exposent au Centre ; la richesse de cette œuvre étonne certains critiques, dont André Malraux.

Les activités d'artiste du jeune Bloncourt le disputent à celles liées à ses engagements révolutionnaires alors qu'il milite aux côtés de Jacques-Stephen Alexis. Ce sont deux des principaux leaders de la révolution haïtienne de 1946, connue sous le nom des « Cinq Glorieuses ». Révolte d'étudiants et de jeunes intellectuels, le mouvement se répand dans la population de Port-au-Prince et des environs et aboutit au départ du Président Elie Lescot. Tandis que plusieurs de ses camarades sont arrêtés et éventuellement relâchés par l'armée qui a pris le pouvoir, Bloncourt, lui, est arrêté et expulsé immédiatement d'abord vers la Martinique puis vers la France.

À Paris, le peintre installe son tabouret sur les berges de la Seine et vend ses aquarelles à une galerie de Saint-Germain. Il travaille à son art aux ateliers de la Grande Chaumière et du 80 Montparnasse et prépare le professorat de dessin de la Ville de Paris.

Parallèlement, il se fait une réputation de reporter-photographe dans les milieux de la presse parisienne. L'impossibilité, dit-il, de plier son trait de peintre aux exigences du réalisme socialiste (comme lui dictent ses convictions politiques), il s'oriente vers un autre art de l'image, la photographie. Pour lui, c'est un « renoncement, mais aussi une formidable occasion d'aiguiser le regard, d'engranger des milliers de visages, de foules, de femmes, d'ombres et de lumières ». Il poursuit cette carrière de photographe dès 1949 au journal L'Humanité et à L'Avant-Garde puis en 1958 devient reporter indépendant jusqu'en 1986, date à laquelle il retourne en Haïti à la chute de Duvalier. Toujours actif depuis sa résidence à Paris, il pratique ce métier durant plus d'un demi-siècle.

Gérald Bloncourt collabore à de nombreuses publications, dont CFDT-Magazine, Le Nouvel Économiste, Le Nouvel Observateur, Options, Le Peuple, Regard, Syndicalisme hebdo, Témoignage Chrétien, La Vie Catholique et La Vie Ouvrière de la C.G.T.

En 1963, il est créateur des « Éditions Murales » (livres muraux itinérants) et d'autres expositions de 1963 à 1985 à travers la France. Il donne des conférences dans près de cinq cents centres, associations culturelles ou comités d'entreprises sur le langage et l'écriture photographique.

La période dictatoriale que traverse Haïti le préoccupe. Depuis Paris, il s'insurge contre la dictature des Duvalier ; les prises de position du militant ont du poids. Par la suite, en 1987, Gérald Bloncourt est fondateur et secrétaire-général du Comité pour la Défense des droits de l'Homme et de la démocratie en Haïti, co-présidé par Jean-Pierre Faye (Président de l'Université Philosophique Européenne), Guy de Bosschère (Président de l'Union des Écrivains de France et de la Féderation Internationale des Écrivains de Langue Française) et Jean Métellus (linguiste, écrivain et neurologue).

Le reporter-photographe militant continue toujours à graver et à peindre. Dans la tête du peintre, « les formes s'épurent, naît l'euphorie des couleurs ». En Haïti, Gérald Bloncourt expose ses gravures et ses tableaux à la Galerie Jean-René Jérôme. Aux États-Unis, il expose à Miami et à l'Université de la Nouvelle-Orléans. Ses œuvres figurent au Musée National d'Art Haïtien et dans de nombreuses collections internationales. En juin 1994, pour l'ensemble de son œuvre, le peintre obtient le premier prix au deuxième Salon d'Art Contemporain de Le Mée. Il est actuellement artiste-permanent à la Galerie Antoinette Jean à Paris.

En 1986, l'année de son premier retour en Haïti après la chute de « Baby Doc », Bloncourt publie chez Nathan La Peinture haïtienne, en collaboration avec Marie-José Nadal-Gardère. Avec des notices biographiques, le livre compose un fond d'informations incontournable sur l'art haïtien. Spécialiste, Gérald Bloncourt donne de nombreuses conférences sur la peinture haïtienne, notamment en France (à l'Unesco) et aux États-Unis (à l'université de la Nouvelle-Orléans).

En 1986, il est Président du Comité des Livres pour Haïti qui récolte plus d'un million de livres pour le pays. Depuis lors, Gérald Bloncourt a effectué une dizaine de voyages au pays natal.

Présent sur l'internet dès ses débuts graphiques, le site web de Gérald Bloncourt présente des clichés du photographe, certaines de ses œuvres peintes, des témoignages sur les événements de janvier 1946 en Haïti, sur la dictature des Duvalier et sur le bicentenaire de la révolution haïtienne. Bloncourt s'explique dans Le Regard engagé, « L'Internet me permet de faire ce que j'ai toujours fait : diffuser moi-même mes images, mais désormais sans sortir de chez moi, et les découvrir publiées. Elles sont aujourd'hui plus souvent couvertures de livres, illustrations de livres d'histoire que photos de presse ». Le photographe procède au classement numérique complet de ses archives (200.000 clichés) qui représentent un demi-siècle de mémoire photographique. L'appareil photo, numérique depuis 2002, offre des joies nouvelles et retrouvées : « Entre la prise de vue et son développement à l'écran de mon ordinateur, il n'existe même plus de chambre noire, j'ai perdu l'odeur de l'hyposulfite de soude : la révélation de la lumière est immédiate. Je retrouve la même jubilation et le même émerveillement devant ces fractions de vie que j'ai captées » (Le Regard engagé).

Parmi ses publications récentes, notons Les Prolos, un livre-album de 140 photographies de Gérald Bloncourt, accompagné par des textes de Mehdi Lallaoui. La même année aux éditions Bourin à Paris, Gérald Bloncourt est l'auteur d'un récit traçant le parcours du militant-photographe, Le regard engagé, parcours d'un franc-tireur de l'image. En 2006, il signe, avec Michael Löwy, Messagers de la tempête; André Breton et la Révolution de janvier 1946 en Haïti, publié aux Éditions Le Temps des Cerises.

Peintre, poète, photographe, écrivain, Gérald Bloncourt poursuit sa création qu'il qualifie lui-même de « créneaux ».

http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/bloncourt.html )

lundi 21 janvier 2019

POEMES SAHARIENS...Extrait

Des fleurs!!!il me faut des fleursplein les mains et la têteplein le coeurplein les poumonsdes fleurs à respirerà mettre en poten terreen gerbe La nuit s'ouvrecomme une femmedouceimmense... C'est une veillée d'armes Alors on penseon compteon additionneon se souvienton regretteon s'en veuton s'en fouton comprend...On aime surtouton aime grandcomme le videqui vous guette...sans craintesans maudiresans médiresans rancunesans façons...On aime tranquillementgentiment Alors toidis à toutes et à tousqu'ils sont ce soirà la... [Lire la suite]
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dimanche 30 décembre 2018

HOMMAGE A UN AMI DISPARU EN 2018..GERALD BLONCOURT

  Nous sommes en pleine civilisation de l'image. Jamais à un tel point il n'a été donné aux hommes de voir à travers les époques à travers l'univers à travers les consciences. Edition Cinéma Presse Télévision toutes les fenêtres sont ouvertes... Connaître, faire connaître, apprendre, savoir, vérifier, sentir, bouleverser... Écrivains, peintres, poètes, photographes, musiciens, cosmonautes, femmes et hommes, chacun est à son poste pour le bien ou pour le pire. Chacun est responsable pour faire l'amour ou... [Lire la suite]
mardi 29 août 2017

DIALOGUE AU BOUT DES VAGUES...Extrait

J'ai cru à l'éloquence des feuilles mortes à Erzulie* femme d'amour qui fait bander et rougir les sexes éparpillés J'ai cru à Damballah* le dieu blanc aux rêves de serpents J'ai cru aux vaccines* à résonances nègres de sueur et de danse banda J'ai cru à la justesse des luttes antiracistes au partage à l'amour aux Sources du Vaucluse J'ai cru à l'écartèlement à l'éclatement à l'orage au brasier J'ai cru à la marée aux trêves de l'Histoire J'ai cru aux effluves de fritures de graisse et d'huile chaude J'ai cru au soleil sur nos... [Lire la suite]
lundi 21 août 2017

HEURE D'EXIL

Je te dédie cet espace librement consenti je te dédie ce retour ce vol contre vents et nuages contre la montre vers cette terre naufragée dans mon âme Je te dédie cette lumière cette musique et les mille frôlements de nos corps Je te dédie ce voyage recommencé à tes côtés cet éternel retour où je t'ai retrouvée Je te dédie ta silhouette par mes yeux envoûtée l'unique mémoire de quarante ans d'attente Je te dédie cette inoubliable volonté de lutte cet espoir regreffé à ta voix à ta tendresse à notre angoisse Je te dédie la... [Lire la suite]
lundi 24 avril 2017

DERNIER POEME

" Mon dernier poème au Peuple Haïtien avant de quitter le sol qui m’a vu naître écrit le 29 novembre 2016. Ce Peuple en gestation d’une nouvelle victoire contre l’obscurantisme." Gérald Bloncourt . La colèreest en moije hume l’existenceje me heurteaux fils de fer barbelésde la désespéranceje franchis les ruisseauxboueux de l’inquiétudeMartissant, Carreour-feuille,Bizoton, Jérémie, Jacmel,Pétionville, Port-au-prince,l‘Ile de la Gonave,bruissants de misèreL’azur est en folieTout se mêleS’entrecroiseEt se noueJe sonde l’espace... [Lire la suite]
mercredi 30 novembre 2016

GERALD BLONCOURT

La colère est en moi je hume l’existence je me heurte aux fils de fer barbelés de la désespérance je franchis les ruisseaux boueux de l’inquiétude Martissant, Carreour-feuille, Bizoton, Jérémie, Jacmel, Pétionville, Port-au-prince, l‘Ile de la Gonave, bruissants de misère L’azur est en folie Tout se mêle S’entrecroise Et se noue Je sonde l’espace séculaire Ce brassage de peuples Qui fil sonner le glas Du sordide esclavage Je dis à la jeunesse Aux yeux-diamants luisants d’espoir Aux cohortes affamées des bidonvilles aux créateurs... [Lire la suite]

lundi 24 octobre 2016

GERALD BLONCOURT...Extrait

L’heure est venue De dire La tempête des cœurs Il est temps de lever L’impôt de la misère De payer l’amende des injustices De crever le décors Des jours suspendus L’heure est venue De monter au sommet Des gloires branlantes D’agiter les drapeaux De l’oubli Rien n’est plus sûr Que tes secrets étranges Rien ne vaut Cette cascade d’ennuis Qui chute dans l’espérance De tes mots éblouis La vie est un mélange De saveurs incertaines Te dire qu’un temps viendra Où nous reverrons l’autre Parti à l’horizon Des mornes dénudés La colère est en... [Lire la suite]
mardi 10 mai 2016

DIALOGUE AU BOUT DES VAGUES...Extrait

A Toi, ma soeur d'étoiles..   J'ai trouvé ce soir les clefs d'un sémaphore pour guider mon voyage aux sources de ma vie J'ai trouvé ce soir au doux silence enduit de ta présence exquise la trace de tes pas J'ai suivi l'ombre de mes yeux égarés à la silhouette de ta voix J'ai mûri le fruit qu'en deux j'ai partagé lorsque minuit sonna Qu'il est des rêves étranges que celui de tes doigts qu'il est doux de sentir un peu de ton émoi La ville aboie par un chien affamé des voix montent lointaines et le cri d'un enfant meurtri ce... [Lire la suite]
vendredi 4 mars 2016

GERALD BLONCOURT

J’ai enfanté ma ville et la certitude de ton amour. Les passants s’habillent de tiédeur hivernale et la Plaine du Cul-de-Sac se gorge des dernières richesses de ce pays réveillé au milieu de l’orage.Je te veux, toi ma forme d’anxiété, à hauteur de nombril, à couleur de sexe chaud. Je te veux au-delà de nos rêves allumés pour souder dans nos mémoires, l’héroïsme, la force et la surréalité de ce que les autres, les « civilisés » nomment « les scènes horribles » des lendemains de la répression.Je vois Port-au-Prince délirante, débordante... [Lire la suite]
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dimanche 21 février 2016

TIENS BON...

La nuit s'en est venue avec des pas d'enfants Et le mystère de ses yeux noirs m'a saisi tout entier Qu'est-ce ce bruit lointain qui monte de ma race aux larges trajectoires de lames ensanglantées? Qu'est-ce cette odeur de poudre et de rhum mêlé sur les vagues incertaines d'un océan houleux? Une île à demie nue aux plages d'or fin signe sa découverte à tous les flibustiers La nuit est impalpable et sa chevelure d'encre se défait et devient le destin Trente-sept ans vont sonner à l'horloge patience Trente-sept coups de canon... [Lire la suite]
Posté par emmila à 19:07 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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